Nos conseils pour les photographes débutants en macrophotographie

par **Lambert Gérard** Sam 19 Déc - 8:28

Vous faites de la photo et souhaitez vous lancer dans la photo macro ? Vous avez raison : la macrophotographie offre tout un univers photographique à explorer. Elle consiste à prendre en photo de minuscules sujets, comme des fourmis, des pétales de fleurs, etc. Mais comment se lancer ? Quel matériel utiliser ? Quelles sont les techniques spécifiques à maîtriser ? Faisons le point

Qu’est-ce que la macrophotographie ?

La macrophotographie, plus couramment appelée photo macro, est une discipline photographique à part entière. Elle consiste à photographier de très petits sujets en grandeur réelle, afin d’en obtenir l’image agrandie sur le cliché final. En théorie, la macro, aussi appelée super-macro ou hyper-macro, commence à des rapports de grossissement de 1/1, c’est-à-dire lorsque la taille du sujet est égale à son image sur le capteur de l’appareil photo. Lorsque l’on fait de la photographie rapprochée de petits sujets, dont l’image sur le capteur est plus petite que le sujet lui-même, on ne parle plus de macrophotographie mais de proxiphotographie.
Les sujets les plus fréquemment photographiés en macro sont les insectes et les fleurs – les grands classiques du genre. Mais une infinité de sujets se prêtent à la photo macro, dès lors que le photographe s’intéresse aux petits sujets ou à la photographie de détail.

Quel est le matériel nécessaire ?

La pratique de la macrophotographie nécessite un matériel spécifique. Et cela commence par le choix de l’appareil photo.

Les modèles d’appareils photo les plus adaptés

Tous les appareils photo ne permettent pas de faire de la photo macro. Pour cette discipline, il faut vous équiper d’un boîtier à objectifs interchangeables, comme un réflex ou un hybride. Au niveau des formats de capteurs, choisissez un appareil plein format (24x36), un APS-C ou un 4/3. Il existe par ailleurs dans le commerce des objectifs macro pour smartphones. La qualité de l’image produite par un smartphone n’est cependant pas comparable à celle d’un hybride ou d’un reflex.

Les objectifs pour faire de la macro

La macrophotographie nécessite un objectif permettant de s’approcher à quelques millimètres du sujet, ce qui n’est pas possible avec les objectifs traditionnels, qu’ils soient à focale fixe ou bien dotés de zooms. Avec ce type d’objectifs, vous pourrez faire de la photo proxy. Pour faire de la macro, il vous faut un objectif macro.
Toutes les marques d’appareils photo ont un ou plusieurs objectifs macro dans leur parc optique. Les objectifs macro existent en plusieurs longueurs focales, comprises entre 50 mm et 180 mm. Certains sujets, comme de petits insectes craintifs par exemple, nécessitent une grande longueur focale permettant au photographe de s’éloigner pour ne pas faire fuir le sujet. En revanche, pour photographier des objets, comme des bijoux ou des montres, toutes les longueurs focales sont adaptées.
Si vous souhaitez vous essayer à la macrophotographie sans investir tout de suite dans un objectif macro, une solution existe : les bonnettes macro. Une bonnette macro est une petite lentille qui se visse sur l’extrémité d’un objectif “traditionnel”. Elle apporte un grossissement permettant de photographier en macro. Cette solution est acceptable pour débuter, mais elle n’offre pas la qualité d’un vrai objectif macro.

Le matériel d’éclairage pour de la photo macro

La pratique de la macrophotographie demande souvent l’ajout d’une source de lumière additionnelle. Ceci pour deux raisons :
En vous approchant très près du sujet, vous lui faites de l’ombre
la macro nécessite de beaucoup fermer le diaphragme, ce qui assombrit l’image
Pour pallier ce manque de lumière, voici les accessoires indispensables :

- Un flash annulaire. Il s’agit d’un flash en forme d’anneau qui se visse à l’extrémité de l’objectif. C’est le type de flash le mieux adapté à la macrophotographie.

- Un flash cobra déporté. L’usage d’un flash cobra fonctionne en photo macro, à la condition qu’il ne soit pas fixé sur le boîtier. En effet, l’objectif créerait de l’ombre sur le sujet.

- Un réflecteur. Très pratique, un réflecteur circulaire de petite taille permet de déboucher des ombres et d’éclairer des sujets à contre-jour à moindres frais.

L’indispensable trépied

Hormis pour les sujets mobiles, comme des insectes, l’usage d’un trépied photo en macrophotographie est d’une grande utilité pour la prise de vue de nombreux sujets afin d’être plus stable et d’éviter les flous.
Appareil photo avec trépied et télécommande

Comment régler la profondeur de champ ?

La macrophotographie consiste à s’approcher du sujet de très près. Or il existe un phénomène optique de base en photographie qui fait que plus on est près du sujet, moins la profondeur de champ est grande. En ouvrant le diaphragme à des valeurs assez larges comme F/2.8 la zone de netteté sur un sujet photographié en macro est de l’ordre du millimètre. Pour obtenir une zone de netteté plus importante, il faut refermer franchement le diaphragme. Ainsi, la profondeur de champ augmente et l’on obtient un sujet net, dans son ensemble, ou du moins en partie. La conséquence de la fermeture du diaphragme est une perte de luminosité inévitable. Une fois la profondeur de champ calée et la mise au point effectuée, il faut donc gérer la lumière.

Quels sont les réglages pour la lumière en macro ?

Pour les photos en macro de sujets immobiles, la gestion de la lumière est plutôt simple, même sans éclairage. Il suffit en effet d’effectuer une prise de vue en pose longue en fixant l’appareil photo sur un trépied. Mais pour les sujets en mouvement, comme une abeille qui butine ou des fleurs légèrement bercées par le vent, utiliser des vitesses d’obturation lentes est impossible. Cela créerait des flous de mouvement. Une première solution consiste à augmenter la sensibilité ISO de l’appareil. La plupart des reflex et hybrides récents supportent très bien la montée en ISO et produisent des images très peu « bruitées », même dans les hautes valeurs. Enfin, exposer correctement un sujet se fait assez facilement en utilisant un flash annulaire, un flash cobra déporté ou un petit réflecteur.

L’astuce en plus

Pour obtenir une belle lumière, les meilleurs moments de la journée sont le début de la matinée et la fin de la journée. La lumière y est plus douce et l’angle d’éclairage moins brutal que l’éclairage zénithal de la mi-journée. Quelle que soit l’heure à laquelle vous sortez, pensez à faire assurer votre appareil : en extérieur, un accident est vite arrivé.

Comment choisir un bon arrière-plan ?

Le choix de l’arrière-plan est d’une importance majeure dans la réussite d’une photo en macro. Premièrement au niveau de la couleur : celle de l’arrière-plan doit contraster avec celle du sujet afin de bien le faire ressortir. Par exemple, une feuille bien verte en arrière plan d’une abeille.
La luminosité de l’arrière-plan est également importante. Un arrière-plan à contre-jour est idéal pour souligner les contours du sujet (qui aura alors besoin d’être éclairé par devant).
Le contre-jour permet également d’obtenir de beaux flous d’arrière-plan, animés de délicates auréoles lumineuses. Enfin, le flou d’arrière-plan, également appelé « bokeh » par les photographes, est sensible à la distance de l’arrière-plan par rapport au sujet. Plus l’arrière-plan se trouvera éloigné du sujet, plus le bokeh sera “velouté”.

Comment régler la stabilité lors d’une séance photo macro ?

La photo macro demande de la précision. Et qui dit précision dit stabilité. Pour les sujets immobiles, l’usage du trépied s’avère essentiel. Il permet de caler une fois pour toutes son cadrage. Une fois le cadrage effectué, le photographe peut se concentrer sur les autres réglages. Effectuer une mise au point précise sur l’endroit voulu en macro demande souvent de passer en focus manuel. Bien immobilisé sur un trépied, vous pourrez ajuster sereinement la mise au point de votre appareil.
La stabilité offerte par un trépied permet également de pratiquer des vitesses d’obturation lentes pour effectuer des captures en conditions de faible lumière. Enfin, une technique existe, permettant d’obtenir des images macro parfaitement nettes sur toute la profondeur du sujet. Il s’agit du focus stacking. Le focus stacking consiste à assembler plusieurs clichés dont la mise au point a été effectuée à des profondeurs différentes. Pour réaliser de telles prises de vue, la stabilité d’un trépied est évidemment indispensable.

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