Nos conseils pour faire de belles photos

par **Lambert Gérard** Lun 21 Déc - 18:37

Je fais mes photos en conscience !

Et bien oui ! Avant de faire une photo, il faut se poser une question : pourquoi vais-je prendre cette photo ? Alors, me direz-vous, quid des photos spontanées ? Elles ont ce statut particulier d’être initiées par l’émotion. Et l’émotion, amis photographes, est le moteur le plus précieux de cet Art ! Si vous êtes guidé par l’émotion, déclenchez !
Dans les autres cas, repensez à la question initiale.

Pourquoi ?

Shooter à tout va pour être sûr d’en avoir une bonne n’offre aucune garantie … d’en avoir une bonne. Lorsque vous êtes attiré par un sujet (l’objet de votre future photo), demandez-vous ce qui vous interpelle et ce qui vous donne envie de la faire. Quand vous obtenez une réponse, cadrez et essayez de ne déclencher que lorsque l’image sur votre écran ou votre viseur vous interpelle à nouveau.

Que faire ?

Vous n’aurez pas toujours l’occasion de le faire mais … prenez du temps ! Promenez votre appareil dans le sujet, éloignez vous, rapprochez-vous, cherchez le cadrage qui vous interpelle. Je vous garantis que le simple fait de « chercher » dans la scène devant vous la meilleure portion d’image vous amènera

J’attends le bon moment !

Si vous en avez la possibilité, attendez le bon moment !

Pourquoi ?

Le bon moment est celui ou toutes les conditions requises sont là pour que votre photo prenne son envol. C’est un peu abstrait j’en conviens, mais vous allez vite comprendre.

Que faire ?

Une situation peut changer du tout au tout à différentes heures de la journée. Un pont routier au petit matin, sans trafic, avec des ombres étirées fera un autre sujet que le même pont aux heures de pointe. Cela vaut parfois vraiment la peine de faire des repérages et de se documenter avant de se rendre en visite quelque part. J’utilise Google Maps et la fonction qui permet de simuler la position du soleil afin de comprendre comment sera la lumière à un moment donné.
Inclure des personnages dans les grands espaces permet à l’oeil de prendre la dimension réelle du paysage. Il suffit parfois d’attendre juste quelques secondes pour voir entrer des gens dans votre champ de visée. Vous n’imaginez pas comme la photo peut changer avec ce paramètre !
Si vous souhaitez photographier des situations, attendez que la situation en question s’offre à vous. Si c’est un cheval qui mange, attendez qu’il mange.
Vous me direz peut-être que vous faites déjà cela ! C’est donc très bien. Faites quand même l’exercice de vous poser et de réfléchir à ce que vous voulez montrer. Dans la plupart des cas, ce sera sans doute différent de ce que vous auriez obtenu en déclenchant tout de suite.

J’évite de faire des photos à l’heure du midi

Oui, c’est vrai ! Le soleil est là, les enfants jouent, le chien s’ébroue et les parents prennent l’apéro. Idyllique pour l’ambiance mais désastreux pour les images.

Pourquoi ?

Une photo est une représentation en 2 dimensions d’une situation en 3 dimensions. Dans l’image figée, vous allez perdre la profondeur. Pour tenter de créer cette profondeur, vous pouvez jouer sur plusieurs éléments, dont les ombres.
A midi, et surtout en été, le soleil est au plus haut dans le ciel et les ombres qu’il génère sont très verticales. De plus, la lumière est très « dure » (les zones ensoleillées sont très claires et les zones ombragées sont très sombres) et votre appareil risque de perdre un peu les pédales quant au choix qu’il devra faire. Soit vous ne verrez rien dans les ombres, soit les zones ensoleillées seront « brûlées » !
Si vous êtes prêts à en savoir plus sur l’exposition, lisez www.ericheymans.com/jexpose-correctement/ sur mon site.

Que faire ?

Le matin et en fin d’après-midi par contre, la lumière est plus douce et, très important pour notre chapitre, les ombres sont étirées et elles participent grandement au sentiment de profondeur. D‘un autre côté, les personnes que je photographie ont les yeux moins plissés (le regard, en photo, est très important).
Je mets le soleil plutôt à gauche ou plutôt à droite ! Mais pas devant moi (sauf pour les couchers/levers de soleil), et si possible, pas derrière moi.
Je me sers des ombres étirées pour créer des lignes qui emmèneront le regard dans la photo, créant ainsi un plus grand sentiment de profondeur.

Je change de point de vue !

Quand je me promène dans des lieux touristiques, je vois 95% des gens prendre des photos d’un même sujet, au même endroit. Ils se tiennent debout et immortalisent ce qui l’a déjà été des milliers de fois.

Pourquoi ?

Une des raisons possibles qui fera de votre photo une réussite est son originalité. Pour la rendre originale, un des moyens de votre arsenal de photographe est de changer de point de vue. Et parfois, c’est tout simple !

Que faire ?

Voir une photo de l’entrée du château comme tout le monde la voit n’apporte rien d’original. Ne faites donc pas comme tout le monde ! Dans un premier temps, accroupissez-vous et voyez ce que cela donne. Ce n’est pas convaincant ?
Approchez encore votre appareil du sol.
Vous pouvez aussi tenir l’appareil au dessus de vous. Il m’arrive de shooter « à l’aveugle » (je fais plusieurs clichés au jugé) pour des résultats parfois étonnants. Si vous êtes sur un pont (par exemple), vous pouvez tenir votre appareil au dessus du vide et shooter au jugé.
Sortez du point de vue traditionnel (debout, appareil à hauteur des yeux) et donnez à vos images un angle particulier et inhabituel qui saura capter l’attention !
Avec un peu de pratique, vous « sentirez » comment tenir votre appareil pour un résultat souhaité.

Je me déplace dans tous les sens!

Vous possédez un « zoom » sur votre appareil, c’est bien. J’en utilise aussi. Malgré ce zoom, il faudra vous déplacer par rapport à un sujet donné afin d’optimiser le rendu des perspectives ET la qualité de votre image. Pour améliorer la composition de vos images, il faudra aussi vous déplacer latéralement afin d’exclure ou d’inclure des éléments qui influeront sur la perception de vos images.

Pourquoi ?

Les zooms ont les défauts de leurs avantages. Pouvoir rester statique et « aller chercher » l’image en passant du grand-angle au téléobjectif (entendez par là que vous pouvez passer d’une capture d’image large à une portion d’image plus éloignée de vous) , c’est bien. Il faut que vous sachiez qu’à ces extrémités, les qualités optiques de votre « zoom » diminuent exponentiellement. Vous aurez des zones assombries dans les coins (vignettage) et la netteté de vos images en prendra un sacré coup. De plus, votre zoom va courber les lignes droites et les effets sur l’image sont parfois très peu esthétiques.
Il faut également et impérativement éviter l’utilisation du « zoom numérique » si votre appareil offre cette possibilité. Pour réaliser ce « zoom numérique », votre appareil « zoom » au maximum avec l’optique, puis agrandit l’image numérique qui n’est déjà pas terrible. Les effets de pixellisation sont très prononcés avec cette méthode. Vous la réserverez donc à un usage limité.
D’un autre côté, il faut savoir qu’au plus vous « zoomez », au plus vous écrasez les perspectives. C’est parfois l’effet recherché, mais pas toujours. Deux objets qui sont éloignés l’un de l’autre dans votre ligne de visée apparaitront très proches sur la photo.
Au contraire, en grand angle, les objets apparaitront plus éloignés les uns des autres.

Je mets mon sujet en valeur avec la règle des tiers !

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Si vous ne souhaitez appliquer qu’un des conseils que je propose, appliquez celui-ci.

Pourquoi ?

Parce que cette règle toute simple va dynamiser considérablement vos images.
Le réflexe naturel de ceux qui débutent est de placer systématiquement le sujet au centre de l'image. Cela peut paraître curieux, mais ce n'est pas la meilleure chose à faire pour rendre une photo "vivante".
Le centrage ne permet pas à l'œil de se "promener" dans la photo. Or pour que l'image soit attractive, il "faut" qu'il se promène. Il n'y a rien à faire. il aime ça ...

Que faire ?

Pour appliquer la Règle Des Tiers, divisez "virtuellement" l'image cadrée en 9 zones égales à l'aide de 2 lignes horizontales (Tiers Supérieur et Inférieur) et 2 lignes verticales (Tiers Gauche et Droit). Les intersections de ces lignes deviennent alors le Tiers Supérieur Gauche, Le Tiers Supérieur Droit, Le Tiers Inférieur Gauche et .. Vous l’aurez compris, le Tiers inférieur Droit. Ensuite, vous placez le sujet sur les lignes ou l’intersection de deux de ces lignes. C’est tout ! Vous voulez plus d’exemples ? Rendez-vous sur mon site et découvrez des exemples supplémentaires :

Je place un élément à l’avant-plan quand je prends un paysage

Les photos de paysages représentent un thème classique en photographie. Et à juste titre (perso, j’adore). Vous vous baladez beaucoup, vous êtes en week-end dans des endroits pittoresques et les paysages sont attrayants !
Alors, je sais que je parle beaucoup de profondeur, mais c’est un des fondements d’une photo réussie. Je me dois cependant d’en reparler, encore et encore.

Pourquoi ?

Combien de fois êtes-vous déçu de ce type de photos ? Plus que vous ne le voudriez sans doute ! Tout vient du fait, qu’à nouveau, l’œil a besoin d’un repère pour créer la perspective ! Quand vous êtes face au paysage, vous avez ne fût-ce que le sol pour faciliter ce repérage inconscient. Sur la photo, le sol n’y est plus et le repère s’en va.. et la perception d’espace avec lui.

Que faire ?

C’est tout simple ! Incorporez un élément dans l’avant plan. Un arbre, un rocher, une personne, un chien, peu importe (pourvu que ce soit esthétique) et vous verrez que tout d’un coup, votre paysage sur photo retrouve sa dimension.
Vous devrez probablement un peu chercher cet élément qui ne sera pas juste là, attendant d’être photographié.
Veillez alors à avoir une grande profondeur de champ (pour ceux qui savent ce que c’est) ou sélectionnez le mode « Paysage » dans vos modes « Scène » (voir ci-après pourquoi) afin que l’avant ET l’arrière-plan soient bien nets. Dans certains cas, lorsque le paysage est très structuré, il n’est pas nécessaire d’avoir cet élément.

Je rends leur taille à mes enfants!

Toutes les saisons sont propices à la photographie d’enfants et, sans doute, vous n’échapperez pas à l’envie de faire de vos chérubins les stars de vos albums. Il est très important de descendre d’un cran pour les photographier.

Pourquoi ?

Les enfants sont plus petits que nous. C’est une évidence dont il faut pourtant prendre conscience. Lorsque vous vous tenez debout et que vous faites une photo vers le bas, vous faites ce qu’on appelle une « plongée ». L’effet sur les enfants est désastreux ! Cette technique réduit les perspectives et « écrase » littéralement l’image. Les enfants apparaissent plus petits qu’ils ne le sont vraiment et semblent « enfermés » dans l’image. Le sol est trop visible, ce qui ne met pas en valeur la situation (la scène) dans laquelle l’enfant évolue.

Que faire ?

Il faut impérativement vous accroupir !
En procédant de cette manière, vous vous intégrez à leur univers. Vous voyez les choses comme ils les voient et surtout, vous leur rendez leur vraie taille, voire plus si vous décidez d’encore descendre un peu.
Ce sujet rejoint le précédent mais il est capital de l’appliquer si vous souhaitez réussir vos photos d’enfants.

J’utilise le mode « Scène » de mon appareil !

[Si vous débutez en photographie et que votre appareil dispose d’un mode « Scène »[/color], c’est le chapitre à lire dans votre manuel.

Pourquoi ?

Votre appareil est en quelque sorte « idiot ». Pour le rendre plus « smart », les constructeurs ont insérés des images de référence dans une partie inaccessible (pour vous et moi) de sa mémoire embarquée. Il y a en fait plusieurs images par type de scène afin de multiplier les chances que votre appareil adopte le bon réglage. En mode « tout automatique », l’appareil va comparer les données de l’image sur le capteur avec les images de sa mémoire et va établir les différents paramètres de prise de vue en fonction de ses trouvailles. Le risque d’interprétation est limité, mais il existe.
En choisissant vous-même le mode scène et la scène concernée (et croyez moi, vous êtes beaucoup plus apte à reconnaître une scène), vous obligez l’appareil à restreindre son choix et à configurer plus précisément les paramètres. C’est ainsi que, par exemple, le mode scène « Paysage » va vous offrir une netteté de l’avant-plan à l’arrière-plan et que le mode « portrait » va vous offrir une netteté sur l’avant-plan seulement afin de détacher votre sujet du fond de l’image. Il en va de même pour les scènes « macro », « contre-jour », etc. … En choisissant vous-même les scènes, vous faites votre premier pas vers les réglages manuels qui sont, avec le temps et l’expérience, la meilleure solution pour obtenir le résultat que vous souhaitez.